Ennuie, mis à l’écart, désaccord caché, désengagement, désinvestissement, déconcentration, sentiment d’inutilité…. qui n’a pas déjà connu un de ces états lors des réunions. Difficile d’y échapper lors d’une réunion sans avoir un cadrage original.
Une solution miracle peut vous aidez à éviter tout ces consensus mous :  les icebreakers.
Les icebreakers sont des outils ludiques et originaux ( de coutume animés par un facilitateur) à mettre en place selon vos objectifs, ils  révolutionneront vos traditionnelles réunions et motiveront vos collaborateurs.

Voici ci-dessous les 10 raisons pour utiliser un icebreaker :

1. Améliore la motivation et l’engagement

Pour induire de l’engagement au sein de l’équipe, les individus ont besoin d’objectifs à ne pas établir à la légère. En effet, selon les théories cognitivistes, les individus ont besoin d’objectifs spécifiques et de difficulté abordableafin de stimuler leur motivation. Cette notion de difficulté et de spécificité sont les axes fondamentaux pour déterminer vos objectifs dans l’idée de motiver chaque membre d’une équipe.
Si l’objectif est trop simple cela provoquerait de l’ennui , s’il avait été flou cela amènerait à un inconfort, de l’incompréhension. Dans les deux cas, une perte de motivation et des performances s’installeront.
Les icebreakers sont amenés avec un cadrage clair et un but précis, le niveau de difficulté est alors à déterminer selon vos missions et vos collaborateurs et ainsi vous garantissent un engagement optimal.

2. Évite les consensus mous

De manière naturelle, des interactions implicites existent entre les individus au sein d’un groupe. Ces discrètes interactions doivent être contrôlées par le leadership afin d’éviter le consensus mou. Ce consensus mou est la conséquence d’interactions liées à plusieurs phénomènes dont des phénomènes cognitifs et sociaux comme par exemple :
– du conformisme social: lorsque l’avis se calque ou est influencé à un intervenant charismatique ou plus gradé .
– de la menace du stéréotype, qui existe lorsqu’une personne est victime d’un préjugé ou stéréotype lié à son groupe d’appartenance, cela induit un effet démotivant .
– de la dissonance cognitivequi se révèle lorsque les individus ont un comportement ou des actions contraires à leur croyance (exemple : “je sais que c’est mal de fumer mais je fume quand même “ )
L’originalité des icebreakers stimule assez pour désaxer les rouages habituels de l’esprit et laisse moins de place à la fixité des traditionnelles interactions .

3. Améliore l’attention

Pour améliorer l’attention, c’est-à-dire qu’elle soit focalisée sur la tâche, il est essentiel de rendre attractive et stimulante l’activité en cours.  Prenons l’exemple de l’apprentissage, si nous voulons apprendre de nouvelle notion, il serait préférable d’adopter une stratégie d’interaction( selon le modèle ICAP). Cette stratégie d’apprentissage nécessite toute l’attention. Le groupe semble être l’un des meilleurs moyens pour se concentrer sur une activité que l’on souhaite entreprendre .

4. Améliore les performances

Lorsque les individus sont motivés, l’engagement semble être lié à la tâche ou au but. Mais pas seulement ! D’après les théories des apprentissages, il a été remarqué que les individus en groupe apprenaient mieux et leur engagement était plus conséquent.
Le modèle ICAP explique que les performances sont meilleures quand les individus interagissent entre euxque lorsqu’ils sont actifs seuls.
L’essence même des outils d’icebreaker est de collaborer en groupe, le lieu idéal pour interagir et créer de l’intelligence collective.
Réactualisez alors vos brainstormings sur des supports originaux afin de séduire les esprits mais surtout de créer l’engagement et ainsi améliorer les performances.

5. Efface les biais cognitifs

Lors des réunions, le facilitateur sera sensible à l’atmosphère du groupe et aux « déviances » qui existent. Parmi ces “ déviances » , il peut  reconnaître certains biais cognitifs. Il sera en mesure grâce aux ateliers d’icebreaker de dissoudre certains comportements pour en éveiller ou encourager d’autres.
Par exemple, il peut détecter des individus qui sont victimes de l’effet de halo, c’est-à-dire qu’ils ne perçoivent que les informations allant dans le sens de leur croyance ou de leur première impression. Cet effet peut nuire à la réflexion collective et encourager la présence des problèmes sous-jacents. Afin de pouvoir mettre en surface les problèmes, la distribution de la parole à tour de rôle est l’un des moyens qui permettrait d’avoir la parole de tout le monde, la mise en évidence des problèmes et de le faire prendre conscience au groupe.
Ainsi les fausses croyances sont balayées et la réflexion autour de solution devient évidente.

6. Améliore les rapports humains

C’est dans le lobe frontal que tout se joue. Cette région du cerveau qui se situe au niveau du front est constituée d’un réseau de neurones capable de réguler les comportements sociaux.  Les décisions d’un individu en société dépendent entre autres des motivations intrinsèques et des conséquences des décisions.
Cela renvoie au traitement de nombreuses informations comme décoder les émotions des autres et leurs intentions (théorie de l’esprit).
Ces facteurs sont importants à prendre en compte pour établir des relations sociales harmonieuses.
Les icebreakers permettent d’encourager ces comportements harmonieux  qui dans un cadre bienveillant réunit des individus autour d’un sujet précis.
Les interactions se feront alors nombreuses et cadrées laissant ainsi la possibilité d’améliorer les relations interpersonnelles et ainsi de drainer l’intelligence collective.

7. L’importance du Leadership et de la notion du bénéfice du groupe

Le facilitateur est l’expert de la manipulation de ce genre d’outils. Dans un groupe, le facilitateur sera considéré comme le leadership, son rôle apportera un regard auprès du groupe qui rendra encore plus puissant l’outil du icebreaker.

Différents rôles sont alors propres au leadership pour mener à bien l’atelier.
1)  le premier rôle du leader est d’être actif afin d’assurer les performances. Le leadership actif apporte 84% des échanges contre 72% quand le leadership est inactif. Le leader apporte donc une amélioration des performances .
2)   L’autre rôle du leader est de s’engager pour mieux orchestrer le groupe, de le diriger en respectant les objectifs. On note un groupe avec leadership inactif à 36% de bonnes réponses dans une activité demandée contre 76% de bonnes réponses avec un leadership engagé.

Le leadership a donc un rôle double : il permet d’une part de faire naître les idées ou les réponses et d’autre part de s’engager et distribuer ces idées et réponses à l’ensemble du groupe.

8. Améliore le sentiment d’auto-efficacité

Avec un sentiment d’auto efficacité les individus vont appréhender de manière positive les tâches à réaliser quand ils sont dans les conditions qui le permettent. Les icebreakers initient les individus à un état de bien-être, loin des biais cognitifs et des contraintes des mauvais objectifs afin de leur permettre de déployer leur potentiel .
Différents Icebreakers existent et sont ajustables en fonction des demandes et des besoins de l’équipe. Leur utilisation doit être réfléchie et minutieusement préparée.

9. Améliore la cohésion et la prise de décision

« Les groupes sont des lieux favorisant la révision des jugements individuels et ainsi augmente la pertinence des décisions. » ( Maer et Solem 1952)

Dans le cadre d’un icebreaker, l’idée est de soutenir la cohésion du groupeet son efficacité pour aboutir à des décisions.
Selon Festinger (1950), la convergence des attitudes et des préférences est une cause puissante d’attraction interpersonnelle, cette attraction est encore  plus forte quand elle est perçue de façon réciproque et partagée et aboutit à des échanges et décisions collectives efficaces.
Festinger : « la cohésion d’un groupe est la résultante de toutes les forces qui agissent sur les membres d’un groupe pour les maintenir ensemble au sein du groupe. »
C’est bel et bien lors de ces échanges interpersonnels que l’interaction communicationnelle est plus repérable et fréquente c’est à dire que l’on note alors une présence d’échange sur les pensées , les sentiments , les croyances , les désirs , les besoins …

Ces échanges au sein du groupe amènent alors à de meilleurs échanges et à la prise de décision selon les objectifs fixés.

10. Apport de la psychologie positive

Les études en psychologie cognitive ont également prouvé que les performances étaient meilleures lorsque l’individu vit des émotions positives mais pas seulement  !
L’individu peut être très performant surtout quand il est totalement absorbé par l’activité en se déconnectant du temps et de l’espace. Cet état est très gourmand en termes de ressources cognitives mais l’originalité c’est que l’individu n’en a nullement conscience.
On parle alors de l’état de FLow, c’est cet état actif qui a ce potentiel intéressant  de développer de manière extraordinaire les compétences.
La psychologie positive est largement exploitée lors des icebreaker et  permettrait alors de performer.
Les ressources cognitives sont alors déployées à leur maximum pour un meilleur rendement.

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